L’auto-compassion ou comment se traiter comme on traite les autres?

by admin

Dans la dernière publication, nous avons parlé de la façon de composer avec les échecs et abordé rapidement l’auto-compassion.

C’est le temps de se pencher plus assiduement sur ce sujet!

Prenez le temps de répondre aux questions suivantes :

  • Êtes-vous votre pire ennemi plutôt que votre meilleur ami?
  • Donnez-vous beaucoup de temps aux autres, mais en prenez très peu pour vous?
  • Est-ce que vous vous dites des choses vraiment dures, des choses que vous ne diriez jamais à quelqu’un que vous aimez?  
  • Avez-vous l’impression d’être la seule à souffrir et à faire des erreurs ?

Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions (ou toutes), vous n’êtes pas seules! Pratiquer l’auto-compassion pourrait vous aider.

Pour écouter l’épisode de podcast sur le sujet, c’est par ici :

L’auto-compassion, c’est quoi?

« Être ouverts et conscients de notre propre souffrance, nous offrir de la gentillesse et de la compréhension, souhaiter notre propre bien-être, avoir une attitude sans jugement envers nos défauts et nos erreurs et percevoir son expérience personnelle comme quelque chose de commun à tous les humains. »  

Neff, Hsieh et Dejitterat, 2005 1. Traduction libre

L’auto-compassion a trois grandes composantes :

  • Montrer de la bienveillance envers soi-même
  • Reconnaître que tous les humains souffrent et font des erreurs
  • Observer ce qui se passe à l’intérieur de nous (émotions, pensées), sans jugement
L'auto-compassion a 3 composantes : la bienveillance envers soi, la conscience que tout le monde souffre et la pleine conscience
Une belle représentation des trois composantes de la compassion pour soi
créée par Johnine Byrne

Être bienveillant envers soi-même

Pour plusieurs d’entre nous, il est beaucoup plus facile de ne pas juger nos proches pour leurs erreurs, d’être gentils et bienveillants envers eux et de les comprendre que ce l’est pour nous-même.

Et pourtant, c’est avec nous que nous passons le plus de temps et que nous passerons le plus de temps au courant de notre vie. Nous sommes toujours là!

Dans ce contexte, pouvez-vous, lorsque vous ressentez des émotions difficiles ou vivez un échec, vous traiter avec bienveillance, gentillesse et douceur? Est-ce que vous pouvez vous traiter comme vous traitez les gens que vous aimez? Pouvez-vous vous aimer avec vos forces et vos faiblesses, comme vous aimez les gens qui vous entourent?

Plus facile à dire qu’à faire, non? C’est pour ça qu’il y a des exercices dans la section « Passez à l’action ».

Prendre conscience que tout le monde souffre

Parfois, nous nous sentons bien seuls dans notre souffrance. Nous avons l’impression que ça n’arrive qu’à nous, que toutes les autres personnes ont l’air d’être heureux ou que les autres ne font pas d’erreurs.

Pourtant, une chose est sûre, tous les humains souffrent, vivent des échecs et font des erreurs. Nous sommes tous imparfaits et la vie vient avec son lot de difficultés.

Donc la prochaine fois que vous échouez, que vous vivez des moments difficiles, rappelez-vous que vous êtes un humain comme les autres et que vous n’êtes pas seuls.

Observer ce qui se passe en nous, sans le juger

Comment agissez-vous envers vous-même lorsque vous êtes triste, en colère, déçu, etc.? Est-ce que vous prenez un moment pour y porter attention et vous donnez le droit de le ressentir? Ou vous êtes plutôt en mode général de l’armée (désolée pour le stéréotype du général de l’armée à la Full Metal Jacket)? Par exemple :

  • « Arrête de brailler »
  • « On n’a pas que ça a faire, enchaîne »
  • « Il y a des choses pires que ça dans la vie »
  • « Tu es pas supposé te sentir de même, c’est pas normal »

Il y a peut-être même des insultes qui apparaissent?

Nous avons déjà parlé que nous ne pouvons pas contrôler nos émotions, qu’elles sont une réaction automatique à quelque chose et que tenter de les supprimer peut avoir l’effet inverse.

Alors, pouvez-vous observer ce qui se passe pour vous, avec curiosité et ouverture, sans jugement? En d’autres termes, pouvez-vous utiliser la pleine conscience?

Les bienfaits de l’auto-compassion

De plus en plus d’études montrent les bienfaits de l’auto-compassion. Par exemple, elle est liée à :

  • Un bien-être et une qualité de vie plus élevés 2
  • Des symptômes moins élevés de dépression et d’anxiété 3
  • Une plus grande capacité à faire face aux événements difficiles et stressants 4

Passez à l’action

Curieux de savoir si vous avez une bonne auto-compassion? Il y a des questionnaires que vous pouvez remplir pour le savoir! Je vous propose d’utiliser le questionnaire (en anglais) de Kristin Neff, la chercheuse qui a identifié l’auto-compassion pour la première fois en recherche.

Par la suite, vous pouvez essayer l’un des nombreux exercices d’auto-compassion proposés sur son site, self-compassion.org.

  1. Neff, K. D., Hsieh, Y. P., & Dejitterat, K. (2005). Self-compassion, achievement goals, and coping with academic failure. Self and identity4(3), 263-287.
  2. Zessin, U., Dickhäuser, O., & Garbade, S. (2015). The relationship between self‐compassion and well‐being: A meta‐analysis. Applied Psychology: Health and Well‐Being7(3), 340-364.
  3. MacBeth, A., & Gumley, A. (2012). Exploring compassion: A meta-analysis of the association between self-compassion and psychopathology. Clinical psychology review32(6), 545-552.
  4. Leary, M. R., Tate, E. B., Adams, C. E., Batts Allen, A., & Hancock, J. (2007). Self-compassion and reactions to unpleasant self-relevant events: The implications of treating oneself kindly. Journal of personality and social psychology92(5), 887.

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