Nous avons plusieurs certitudes à propos de nos pensées et plusieurs d’entre elles sont des mythes. Voici donc 5 mythes sur les pensées.
Mythe 1 – Il y a un sens à toutes les pensées
La plupart d’entre nous prenons nos pensées pour une représentation de la réalité. Nous nous disons que si nous pensons X, c’est qu’il y a une raison.
Notre cerveau est une machine à faire des pensées
Pourtant, c’est loin d’être le cas. Pour illustrer cela, nous pouvons comparer notre cerveau et le foie. Comme le foie qui produit constamment de la bile, notre cerveau est une véritable machine à créer des pensées.
C’est son travail, son but, sa raison d’être. Il y a donc un flot constant de pensées, pas toujours aidantes, utiles ou sensées. Et c’est tout à fait normal!
Mythe 2 – Les pensées peuvent nous contrôler
Faites l’expérience suivante : dites à plusieurs reprises « je ne peux pas bouger mon pied » pendant que vous tentez de le bouger.
Vous pouvez le bouger quand même, non? CQFD (ce qu’il fallait démontrer)!
Les pensées nous contrôlent… en apparence
Vous me direz qu’il est arrivé à plusieurs reprises que vous n’ayez pas fait une action parce que vous aviez des pensées comme « j’ai pas le goût/ça va être plate/je déteste ça ».
Ça m’arrive (souvent) aussi! Et vous savez-quoi? Il est possible d’apprendre des outils/techniques pour remarquer nos pensées et choisir consciemment de faire ce qu’elles disent ou non.
Mythe 3 – Nous pouvons contrôler nos pensées
Pour reprendre l’exemple décrit dans le mythe 1, nous avons presqu’autant de contrôle sur nos pensées que sur notre bile. Bon, je l’avoue, je n’ai jamais essayé de contrôler ma sécrétion de bile, mais j’imagine que ce n’est pas possible!
Oui, nous pouvons momentanément nous « changer les idées », nous pouvons essayer de « penser plus positif » ou essayer d’éviter de penser à XYZ, mais à long terme, c’est souvent peine perdue et cela cause parfois plus de problèmes que de solutions.
D’ailleurs, de nombreuses études scientifiques montrent qu’essayer de se débarrasser d’une pensée amène généralement à y penser plus fréquemment.12
Par contre, tout comme mentionné plus haut et dans l’article sur le contrôle des émotions, nous pouvons apprendre à diminuer leur influence sur nos actions, sans avoir besoin de les faire disparaître.
Mythe 4 – Les pensées sont dangereuses
En lien avec les mythes 1 et 2, s’il n’y a pas nécesssairement de raisons pour lesquelle les pensées sont présentes et si elles ne peuvent pas nous contrôler, alors elles ne sont pas dangereuses.
Donc, lorsque nous avons la pensée que nous avons envie de frapper quelqu’un qui nous met en colère, cela ne veut pas dire que nous sommes une personne violente ou qu’il y a un danger que nous le fassions. La pensée est là, tout simplement.
Mythe 5 – Les pensées nous définissent
De nouveau relié au mythe 1, puisque les pensées ne sont pas une représentation de la réalité et qu’elles n’ont pas nécessairement un sens, alors nos jugements sur nous-mêmes ne sont pas la réalité. Nous ne SOMMES pas nos pensées.
Ainsi lorsque nous nous disons « je suis bon à rien », « personne ne m’aime », « je suis fou », ce n’est pas une réelle étiquette de nous :
- J’ai la pensée que je suis bon à rien
- J’ai la pensée que personne ne m’aime
- J’ai la pensée que je suis fou
Mine de rien, je viens de vous donner la première technique qui aide à prendre une distance par rapport à nos pensées : dire « j’ai la pensée que… » lorsque nous répétons une pensée.
Passez à l’action!
Après avoir lu ces 5 mythes sur les pensées, est-ce qu’il y en a certains (ou tous!) qui vous ont surpris? Est-ce que vous voyez comment croire à ces mythes peut nous empêcher d’avancer dans la direction que nous souhaitons?
- Wenzlaff, R. M. and D. M. Wegner (2000). Thought suppression. Annual review of psychology 51(1): 59-91
- Wegner, D. M., et al. (1987). Paradoxical effects of thought suppression. Journal of personality and social psychology, 53(1): 5